La collaboration entre LIP et l'URSS avant la Seconde Guerre mondiale
Les débuts de la collaboration
Avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, l'Union soviétique traversait une période d'industrialisation rapide. Cherchant à établir une industrie horlogère domestique, le gouvernement soviétique se tourna vers des experts internationaux. Le fabricant français de montres, LIP, en difficulté financière en France, a été choisi pour cette mission stratégique. En 1936, Fred Lipmann, directeur technique de LIP, signa un accord avec l'URSS pour exporter des technologies et des pièces détachées nécessaires à cette initiative.
L'établissement de la Troisième Usine d'Horlogerie d'État
En avril 1935, la Troisième Usine d'Horlogerie d'État fut établie à Penza, à 625 kilomètres au sud-est de Moscou. Reconstruite à partir des restes de l'usine de bicyclettes Frunze, elle utilisa les outils récemment acquis de LIP. Les ingénieurs et techniciens de LIP jouèrent un rôle crucial en supervisant l'installation de l'équipement et en formant les ingénieurs russes. Grâce à leur expertise, les Soviétiques purent produire de petites montres-bracelets modernes basées sur le calibre T18 de LIP.
L'impact du calibre 1802
Le mouvement T18, légèrement modifié par les ingénieurs soviétiques, fut renommé 1802. Ce calibre révolutionnaire devint en 1947 le premier mouvement de montre mécanique à être produit sur une chaîne de montage moderne. Cette avancée permit aux Soviétiques de devenir des pionniers dans la production de masse de mouvements de montres, devançant ainsi les Suisses de plusieurs années. Les premières montres-bracelets 1802, initialement anonymes, furent par la suite marquées ZIF, arborant le logo de l'usine 3ГЧЗ, et enfin, furent nommées Zvezda.
Une empreinte durable dans l'horlogerie soviétique
L'acronyme ZIF (ЗИФ) signifie Завод имени Фрунзе, ou "Usine nommée d'après Frunze" (en hommage à Mikhaïl Frunze, un héros bolchevique). Les montres de marque ZIF furent produites uniquement de 1938 jusqu'au début de 1940, laissant une empreinte durable sur l'histoire horlogère soviétique. Cette collaboration entre LIP et l'URSS ne se contenta pas d'établir une industrie horlogère en Union soviétique, mais démontra également l'importance de l'échange international de connaissances et de technologies dans le développement industriel.
Conclusion
La collaboration entre LIP et l'Union soviétique avant la Seconde Guerre mondiale est un exemple fascinant de coopération industrielle et technologique. En combinant l'expertise française et l'ambition soviétique, ce partenariat a permis des avancées significatives dans l'horlogerie, marquant un chapitre important de l'histoire horlogère mondiale.
Pour en savoir plus sur l'histoire de l'horlogerie soviétique et les contributions de LIP, consultez des ressources détaillées sur l'histoire horlogère et les archives industrielles de l'époque.